Arrivés en 1934 dans un nouveau quartier, les habitants des 400 maisons ont investi les lieux comme on occupe un village. A l’époque, chaque maison possédait une cour qui fut transformée par la suite en jardin privatif. Très attachées à leur logement, bien des familles se sont relayées de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. Cet espace constitué de dix rues et d’une place centrale forme un ensemble architectural homogène de logements sociaux voulus par Roger Salengro, ancien maire de Lille. On y dénombre 242 maisons, 10 immeubles et un ensemble de 28 logements collectifs et individuels dénommé Notre chez nous.
Au départ, l’accès à cet espace se faisait uniquement par la rue du Faubourg d’Arras. Par la suite il fut raccordé pour faciliter l’accès au Vieux-Sud et à la rue du Faubourg des Postes. Des instituteurs, des cadres et des ingénieurs de la ville comptèrent parmi les premiers habitants. Par leur fonction, ils apportèrent un prestige certain à un habitat social moderne où se côtoyaient également le monde ouvrier, des familles nombreuses et des personnes âgées.
Depuis les années quatre-vingts, les maisons vacantes ont été mises en vente. Certains locataires sont devenus propriétaires et de nouvelles familles, souvent des jeunes, sont venues s’installer.